Inégalités dans la recherche

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Simplement dit: on connaît moins de choses sur la santé des femmes que sur la santé des hommes.

Dans la recherche, les biais de genre s'expriment de deux manières : nous manquons de connaissance sur les maladies féminines et nous avons moins de données sur la façon dont certaines maladies affectent les femmes que sur la façon dont elles affectent les hommes.

Certaines maladies féminines n’ont bénéficié de l’intérêt médical que récemment. C’est le cas par exemple de l’endométriose, une maladie qui touche 1 femme sur 10. Il s’agit d’une maladie connue depuis plus d'un siècle, qui a un impact souvent sévère sur la vie des patientes et un coût économique important. Cependant, nous avons peu de connaissances sur ses origines, son évolution et ses traitements. Le financement modeste de la recherche sur l’endométriose, par rapport à l’ampleur de ses conséquences, reste un grand obstacle pour l’amélioration de la prise en charge des patientes.

D’autre part, nous manquons aussi de connaissance sur la symptomatologie et l’évolution des maladies différentielle entre homme et femme. La plupart des connaissances médicales ont été élaborées à partir de l’étude des maladies chez les hommes. Il existe encore un malentendu que les résultats des recherches effectuées principalement sur les hommes sont directement applicables aux femmes. Cependant, les études montrent que les symptômes des maladies sont souvent différents selon que l’on est un homme ou une femme.

En prenant l'exemple des maladies cardiovasculaires, on constate que les recommandations de la prise en charge sont élaborées sur la base d'études cliniques menées auprès des participants qui sont majoritairement des hommes, ce qui pose la question de la possibilité de généraliser leur résultats aux femmes. Et cela parce que nous savons que les femmes ont moins de chance de recevoir le bon traitement au bon moment : la mortalité cardiovasculaire est plus élevée pour les femmes que pour les hommes alors que lorsqu’elles reçoivent le même traitement, elles ont les mêmes chances de survie.

Supprimons les inégalités

Plusieurs pistes ont été identifiées pour supprimer les biais du genre dans la recherche:

  • Sensibiliser tous les acteurs de recherche par le biais du genre dans la recherche, y compris des institutions publiques, des organismes de financement de la recherche et des rédacteurs des revues scientifiques.
  • Former les chercheurs aux méthodes épidémiologiques qui permettent d’identifier l’effet du genre sur la présentation et l’évolution clinique des maladies et sur l’effet des traitements. Plusieurs solutions existent: effectuer des analyses supplémentaires des résultats des études par genre, recueillir des données liées au genre dans les registres cliniques (grossesse, analyses hormonales), ou encore mener des études pour identifier des pistes pour augmenter le nombre des femmes participant dans les essaies randomisées (possibilité de garde d'enfants pendant les déplacements liées à leur participation etc.).
  • Définir des priorités pour le développement de la recherche sur les maladies féminines, en collaboration avec les patientes et les associations de patients.
  • Adopter une approche intersectionnelle : les femmes ne sont pas une population homogène. Leur santé peut varier en fonction de leur multiples identités croisées: leur milieu économique, leur origine ethnique, leur orientation sexuelle.

Agissons ensemble pour la recherche

Vous êtes atteint d'une maladie chronique et vous souhaitez faire avancer la recherche sur votre maladie ?

ComPaRe est la communauté des patients ayant choisi de devenir pleinement acteurs de la recherche. Le projet, porté par l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris, permet aux patients y inscrits d’apporter leur témoignage en répondant via internet aux questionnaires des chercheurs, mais aussi d’inspirer leurs propres questions de recherche.

Pour en savoir plus, c’est par ici : https://compare.aphp.fr/